Eclaircir son rapport à l’argent, frontière de l’intime

 

Historiquement, l’argent sert à échanger avec l’étranger mais il arrive  que les repères se brouillent, que l’argent et l’intime se mélangent.

 

Daniel est peintre mais il n’arrive pas à fixer un prix à ses oeuvres. Dans un monde partait, Ophélie, coiffeuse, aimerait échanger ses coups de ciseau contre des fruits et légumes ou des services. L’argent lui brûle les doigts. A l’opposé, Maëva a beaucoup de mal : si un ami lui emprunte dix euros, cela lui arrache le coeur.

Dans  ces trois cas, le rapport à l’argent semble marquer une difficulté à séparer  l’intérieur et l’extérieur, à distinguer ce qui relève naturellement de l’intime, de la famille, du clan et ce qui devrait normalement se situer dans la sphère de l’étranger.

Il y a encore deux cents ans, note François Lewin, directeur de l’Ecole de Psychologie biodynamique, l’argent majoritairement dans les campagnes servait à l’exceptionnel, à acheter le sel, les épices et … à gagner  sa place au ciel. Aujourd’hui encore, dans certaines zones du Cantal,  subsistent des solidarités familiales ou communales. Le seuil de pauvreté y est parmi les plus forts en France mais cela n’a qu’une importance très relative. De même en Afrique, l’argent est celui du clan.